Vous êtes-vous déjà surpris à rejouer les mêmes scènes dans votre famille, sans comprendre pourquoi ?
Il existe trois cycles psychologiques particulièrement destructeurs dans les relations et la construction de soi : le triangle de Karpman, le cycle de la violence familiale, et le cycle de la reconnaissance recherchée chez les autres, chacun nécessitant une démarche spécifique pour en sortir.
1. Le triangle de Karpman
Au sein des familles affectées par les incompréhensions, un cycle insidieux s’installe : on le retrouve dans le triangle dramatique de Karpman, où chacun peut basculer tour à tour dans les rôles de victime, persécuteur et sauveur. Que l’on se sente perdu et impuissant face à une emprise, ou que l’on cherche à comprendre ses propres réactions et stratégies de pouvoir, reconnaître ce mécanisme est une première étape vers la sortie de la répétition et la restauration de relations saines.
Le triangle de Karpman met en scène trois rôles : victime, sauveur, et persécuteur.
Chacun peut basculer dʼun rôle à lʼautre, créant des jeux de pouvoir et des relations malsaines.
Il y a souvent les sentiments d’impuissance, et l’existence de schémas relationnels qui se répètent…
Ce cycle est souvent absolument inconscient, et on peut endosser tour à tour chaque rôle sans s’en rendre compte… Comprendre ce cycle ouvre la voie à la responsabilisation et au changement comportemental.

Pour sʼen sortir :
- Prendre conscience de sa place dans le triangle et reconnaître le schéma (auto-observation, journal).
- Détruire les croyances qui poussent à endosser ces rôles, telles que la croyance que lʼon peut rendre les autres heureux ou malheureux. L’espérer vous met aussi dans une des cases, inévitablement!
- Adopter une communication plus authentique et non violente
- Communication non violente : Quand il se passe …, je me sens … et j’aimerai que ….
- Expression sincère des besoins
- Humour
- Comprendre que le Sauveur n’est en fait qu’un Coach, le Bourreau celui qui vient nous Challenger et dépasser nos zones de confort, et la Victime doit reprendre ses responsabilités et son pouvoir sur sa vie
- Prendre de la distance face aux invitations à rejouer ces rôles, et poser des limites claires
- malheureusement, nous avons souvent tendance à avoir des schémas et des places bien déterminées dans un groupe donné, y compris familial. Il vous faudra peut-être faire du tri dans les relations que vous sentez justes et saines, et les autres… Sans jugement, juste par protection.
Certains remèdes homéopathiques sont très efficaces pour soigner les blessures qui commandent ces schémas. Certaines pierres, telles la Calcite orange, l’Opale, le Quartz rose, … sont efficaces également. A individualiser.
2. Le cycle de la violence familiale
Le cycle de la violence conjugale/familiale se compose de quatre phases : la tension, la crise, la justification et la lune de miel.
La phase de « lune de miel » suit la crise violente, où lʼagresseur multiplie les excuses, promesses et gestes tendres pour retenir la victime.
Cʼest le moment où la victime peut croire à un changement, céder par espoir et revenir, et ainsi entrer dans la répétition du cycle.
Il est crucial de comprendre :
- Plus le cycle avance, plus la phase de lune de miel se raccourcit ou disparaît, rendant la sortie difficile.
- Profiter de cette période où la violence semble suspendue peut permettre à la victime
- de parler
- de trouver des solutions ensemble pour désamorcer les bombes qu’on sent venir, si la discussion existe encore (sinon voir article sur les narcissiques)
- de préparer son départ ou de demander de lʼaide, car cʼest souvent là que lʼénergie et les ressources sont retrouvées.
- Reconnaître le cycle permet aussi de mobiliser lʼentourage pour éviter que la victime ne soit renvoyée à son isolement.
- Changement de rôles :
- Les personnes impliquées alternent souvent : la victime peut devenir persécutrice en critiquant à son tour, le sauveur peut devenir victime quand ses efforts échouent, etc..
- Ces rouages illustrent que le cycle de la violence n’est pas figé mais repose sur des interactions répétitives où le triangle de Karpman s’incarne concrètement.

Le cycle de la violence familiale et le triangle de Karpman se relient concrètement dans les situations où les rôles de victime, persécuteur et sauveur se répètent à chaque épisode conflictuel, chaque phase du cycle de la violence correspondant souvent à une dynamique du triangle.
1. Phase de tension : Le persécuteur (bourreau) critique, menace ou humilie, installant un climat de peur. La victime tente d’apaiser les tensions, doute d’elle-même et craint le passage à l’acte.
2. Phase d’agression : Le persécuteur exerce une violence verbale, psychologique ou physique, prenant le dessus sur la victime. La victime endure le comportement, se sent impuissante et accablée.
3. Phase de justification : Le persécuteur minimise ou excuse ses actes, parfois en se positionnant momentanément dans un rôle de victime (« c’est à cause du stress, je souffre, etc. »). La victime essaie de comprendre, d’aider, prenant alors le rôle de sauveur, espérant pouvoir modifier ou apaiser la situation.
4. Phase de réconciliation : Le sauveur intervient : souvent un proche ou même la victime elle-même qui pardonne ou tente d’aider l’agresseur à changer. La victime reprend espoir, le cycle se calme temporairement, mais la dynamique du triangle dramatique s’est rejouée.
3. Le cycle de la reconnaissance : retrouver son authenticité
Chercher la reconnaissance chez les autres vient souvent de blessures émotionnelles anciennes.
Mais la dépendance au regard extérieur renforce le sentiment de non-valeur et éloigne de son authenticité, ce qui enlève toute chance de reconnaissance en retour!
Que faire quand on besoin de reconnaissance?
- En donner, S’en donner, En demander, En recevoir
- Ne rien attendre des autres : dites vous seul/seule avez les clés en main
- Apprendre à accepter les compliments, s’entrainer à placer des phrases toutes faites du style :
- Merci [nom], ca me fait plaisir que tu le remarques
- Merci [nom], je n’aurais pas su le faire sans [noms] qui ont été si présents
- Merci [nom], c’est sympa de le soulever
- J’apprécie que tu le dises, moi j’aime beaucoup [ceci] chez toi
- …

Pour sortir de ce cycle :
- Reconnaître que les réactions et le bien-être intérieur ne dépendent pas des autres, mais de la propre interprétation et du vécu.
- Apprendre à sʼobserver sans se juger, à identifier ses blessures (rejet, humiliation, injustice) et à se donner soi-même la reconnaissance recherchée.
- Travailler lʼacceptation et le retour à soi, en développant la connaissance de ses forces, faiblesses et limites, pour sʼancrer dans une reconnaissance intérieure authentique.
Comprenez vous en quoi ce cycle se rattache étroitement aux 2 précédents?
4. Comment savoir si un de ces schémas vous concernent?
Le principe est simple : si vous vous rendez compte que les mêmes histoires se repetent :
- soit avec différentes personnes, tout au long de votre vie
- soit dans plusieurs sphères sociales de votre vie actuelle : la famille, le travail, les amis, voire même les sphères sociales de vos enfants…
5. Quels comportements relationnels sont particulièrement indicateurs?
- Difficulté à faire confiance : Méfiance chronique envers les autres, peur de l’abandon ou de la trahison, souvent héritée d’expériences passées de blessures émotionnelles au sein de la famille.
- Conflits non résolus : Des disputes récurrentes qui n’aboutissent pas à des résolutions durables, avec une tendance à rejouer les mêmes scénarios émotionnels.
- Syndrome du sacrifice ou de la loyauté familiale : Certains membres renoncent systématiquement à leurs besoins pour les préserver des autres, reprenant des comportements de sacrifice ou de silence typiques d’ancêtres.
- Difficultés à établir des limites saines : Incapacité à dire non, fusion émotionnelle, ou au contraire rejet abrupt, manifestant des limites relationnelles mal structurées.
- Difficultés à échanger avec des personnes qui ont des avis différents
- Comportements d’évitement ou de surcompensation : Évitement des émotions douloureuses ou au contraire comportements excessifs pour compenser des blessures non guéries.
- Attachement anxieux ou évitant : Styles d’attachement insécurisés se transmettant souvent inconsciemment dans la famille, influençant intimité et dépendance affective.
Ces comportements sont souvent enrichis par des croyances familiales, des non-dits, et des traumatismes historiques qui façonnent durablement les interactions, et nécessitent une prise de conscience thérapeutique pour pouvoir évoluer et briser le cycle.
- Une forme de loyauté familiale pousse certains membres à « partager » une souffrance vécue par les générations précédentes, parfois jusqu’à se mettre en danger semblablement (« je porte ton fardeau »).
- L’éducation, les valeurs et les histoires transmises entretiennent ces modèles.
- La présence de non-dits, de secrets lourds ou de traumatismes cachés renforce la répétition du cycle.
- Les exclusions ou ruptures dans l’histoire familiale laissent des « trous » de mémoire qui favorisent la reproduction inconsciente de schémas douloureux.
- Il y a souvent une personne d’une fratrie qui porte encore plus que les autres l’histoire familiale, et cela se répète aux enfants (surtout ceux à la même place dans la fratrie)
Il est capital de comprendre que vouloir faire mieux, ou vouloir faire l’inverse de ses parents, équivaut souvent à faire la même chose : à avoir une vie entière déterminée par les mêmes thèmes, et les mêmes blessures.
A l’inverse, et c’est ce qui se passe quand les traumatismes sont guéris et pardonnés, seule une vie ou ces thèmes ne sont plus/pas une source de stress est une victoire générationnelle pour le futur.